mardi 8 juillet 2008

poesie par Alain Lamer

Ego

Mon propriétaire
A l’argent pour marotte
Il trouve que je sens la bière
Et que je suis un « fumeur de pot »

Il roule en Mercedes
Avec une bonne conscience
Il me traite de B.S.
Prônant la nonchalance

Il se pavane en complet
Fier comme un coq
Moi je dis: « serveuse s’il vous plaît »
Et je reçois un autre bock

Il me dit profiteur
Mais je ne m’en fais pas
Je joue dans les vidéos pokers
Et j’ai ma bière sur le bras

L’hiver il va dans le sud
Avec sa femme de ménage
Moi, j’adore la solitude
Dans ma tête, je voyage

Il a tout ce qu’il désire
Moi aussi je suis heureux
Si vous croyez que je délire
Détrompez-vous, je suis sérieux

Lorsqu’on est bien dans sa peau
Que l’on soit pauvre ou riche
On se sent tous égaux
Et le reste on s’en fiche

poesie par Alain Lamer

Loin de la ville

Dans le désert
Je regarde au loin
Je suis solitaire
Enraciné dans mon coin

Je suis rafraîchi
Pendant les canicules
Par des salves de pluie
En gouttes minuscules

Le serpent me visite
Une fois à l’occasion
Et d’autres bibittes
Tel que le scorpion

J’ai le souffle court
Dû à l’effet de serre
En riant les vautours
Guettent mon désespoir

Laissez-moi tranquille
Le faites-vous exprès
Gens de la ville
Foutez-moi la paix

poesie par Alain Lamer

Je t’aime Liberté

Je remercie le ciel
D’être amoureux d’elle
Ses cheveux d’ange
Lui tombent sur les hanches
C’est une amazone
Naturelle comme la faune

Je l’appelle Liberté
Belle, telle la voie l’actée
Elle est taillée au couteau
Elle m’a attrapé au lasso
Au lit c’est la meilleure
C’est pareil ailleurs d’ailleurs

Les hommes la regardent
Je dois monter la garde
Elle danse tous les week-ends
Au bar « Le Harlem »
Grâce à sa peau noire
Elle fait de gros pourboires

Chaque nuit dans mes rêves
Je nous vois sur la grève
À regarder les dauphins
Dans les flots cristallins
En réalité ou en fantaisie
Avec elle, que c’est beau la vie

jeudi 3 juillet 2008

Décès de Justin Scott Saint-Aubin

Notes sur le rapport du coroner sur la mort de Justin Scott St-Aubin survenue à l’établissement de détention de Rivière-des-Prairies le 28 novembre 2007.

La RAMQ rapporte au coroner que Saint Aubin n’a pas consulté de médecin en 2005, 2006 ni en 2007 avant les événements de novembre esquissés ci-dessous.
Saint-Aubin vit avec sa mère et avait temporairement arrêté son emploi de sondeur téléphonique pour se consacrer à sa carrière de DJ. Il fumait un joint preque tous les jours.
Dans la nuit du 19 au 20 novembre 2007, il est très agité et est transporté par ambulance à l’hôpital Santa Cabrini. Le médecin diagnostique une hyperventilation. Il sort de l’hôpital à 7 :00 heures avec la suggestion d’un rendez-vous à la clinique externe le 24 novembre. Du 20 au 23 novembre, Saint-Aubin ne se rend pas travailler. Le soir du 23 novembre, il a une altercation avec sa mère, la police intervient, et il est transporté par ambulance à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. À minuit, il est transféré au centre opérationnel Est de la police de Montréal et une femme de la famille le voit alors qu’il quitte l’hôpital. Le policier qu’elle voit garantit qu’il sera mieux dans un établissement de détention. Les enquêteurs portent des accusations de voies de fait graves et de lésions corporelles. L’enquêteur termine ainsi son rapport : « Selon les membres de la famille qui travaillent en psychiatrie, le suspect serait probablement sur le point d’être diagnostiqué schizophrène. La mère a très peur de son garçon. Elle ne veut pas porter plainte. Une évalutation psychiatrique serait nécessaire , car le suspect est un risque élevé pour la sécurité du public. »
À 9h15 le 24 novembre, il est transféré du centre opérationnel Est au centre opérationnel Nord pour sa vidéoconférence qui a lieu à 14h15 et dure 2 minutes. Les avocats présents n’ont pas demandé d’évaluation psychiatrique. Saint-Aubin demande les motifs de son accusation et l’enquête sur cautionnement est fixée au 26 novembre de façon routinière. À 17 heures ( le 24), l’autobus des détenus le conduit à l’établissement de détention Rivière des prairies (EDRDP). Il est admis dans le secteur de la santé qui compte 32 lits dont 4 cellules d’isolement pour les suicidaires, violents ou contagieux. Le soir, on le rapporte coucou et imprévisible, il frappe les murs et tente de s’étrangler. Il est mis sous contention. Le 25 novembre, il prie et à 16 heures, un médecin prescrit par téléphone 2 mg Ativan et 5 mg Haldol par injection qui est administrée é 20h. Le 26 novembre : voyage au Palais de justice de Montréal. Il est calme mais désorganisé. Il retourne à l’EDRDP vers 19h30. En soirée (du 26) le juge demande une ordonnance d’évaluation de l’aptitude et de la responsabilité criminelle (on coche à Pinel, sous garde). La nuit du 26 au 27 (À EDRDP) est agitée.
Le matin du 27, Saint-Aubin est vu par le psychiatre consultant du EDRDP à trois reprises. Il conclut qu’une admission urgente à Pinel est requise. L’admission est planifiée pour 13 :00 (le 27), puis retardée au 28.
Le 28, à 2 heures du matin, Saint-Aubin crie et innonde sa cellule, les agents entrent de force, immobilisent Saint-Aubin, puis remarquent qu’il est inconscient.
Le décès est constaté à 3h33 (du matin) à l’hôpital Santa Cabrini. L’aumônier de l’hôpital contacte la famille qui était sans nouvelles du prévenu depuis son transfert hors de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont dans la nuit du 23 au 24 sauf pour un appel téléphonique le 24 ou la police s’est contentée de dire qu’il était dans une cellule. À l’autopsie, on remarque une fracture le l’incisive gauche, en continuité avec une petite lacération de la lèvre.
Le coroner conclut que l’étatr de la psychiatrie légale avance à pas de tortue depuis le rapport de mars 2001 commentant la mort de Brian Bédard (le 27 avril 2000).
Le nombre d’expertises pour des personnes détenues demandées à l’institut Pinel est passé de 600 par an (en 2002-2003) à 1000 par an (en 2007-2008) si bien que le tiers des expertises demandées à Pinel sont effectuées à l’EDRDP. L’institut Pinel planifie une diminution de services étant donné le départ de psychiatres.
Le coroner Dionne conclut que « puisque cette situation vécue par l’institut Pinel affecte tous les établissements de la province, il apparaît évident qu’un système national de psychiatrie légale incluant le volet expertise et le volet traitement doit être instauré dans les plus brefs délais. C’est la même conclusion qui ressort depuis huit ans et pour laquelle la sécurité publique, malgré ses efforts, se bute aux concepts et approches du ministère de la Santé.
Voici une liste des cas de décès récents dans un établissement de détention provincial :
Janiak Zbigniew, 2001/02/21, transfert, psychiatrie
Fitzroy Clarke, 2001/04/04, pas de médicament pour son épilepsie
Marc- Antony Christie, 2001/10/19, manque de communication entre les établissements, psychiatrie
Yan Rossignol, 2003/02/08, pauvre coordination, psychiatrie
Sylvain Guindon, 2004/01/08, absence d’entente entre la prison de Bordeaux et l’hôpital Sacré-Cœur
Steeve St-Germain, 2004/01/08, traitement à la méthadone
Yves Chénier, 2005/02/09, problèmes dans la communication de notes
Éric Archambault, 2005/06/13, passe par 3 prisons, dossier psychiatrique mal connu
Alain Picard, 2005/12/06, manque d’organisation de soins psychiatriques
Sylvain Lemelin, 2006/01/03, Baie Comeau, psychiatrie
Roger Lalonde, 2006/12/12, mort dans un centre fédéral après un mauvais suivi à EDRDP
Paul-Joseph Pinette, 2007/12/02, il faut faciliter le transfert à l’hôpital à Baie Comeau
Hermes Lennis, 2007/01/25, manque de coordination entre l’EDRDP et le palais de justice.

zeldox, ziprasidone

Santé Canada a approuvé le ziprasidone (Zeldox de Pfizer) pour le traitement de la schizophrénie et des psychoses apparentées. Contrairement à la plupart des autres antipsychotiques atypiques, il ne contribue pas à un gain de poids. Toutefois, il n’est pas aussi efficace que l’olanzapine (Zyprexa), la clozapine (Clozaril, ni que la rispéridone (Risperdal). La zyprasidone est un antagoniste de la dopamine et de la sérotonine. Elle n’est pas recommandée aux patients présentant des troubles cardiaques car l’électrocardiogramme peut révéler un allongement de l’espace QT. Le coût de 160 mg de zyprasidone par jour est semblable au coût de 800 mg de quétiapine par jour ou de 20 mg d’olanzapine par jour, et il est couvert par le régime RAMQ offert aux Québecois qui n’ont pas d’assurance privée. (Le patient devra débourser 77.21 $ par mois en plus de la cotisation sur son rapport d’impôt.)

Test de sobriété normalisé

Le test de sobriété normalisé

Le projet de loi C-2 apporte des modifications au Code criminel pour ce qui est de la conduite avec facultés affaiblies par les drogues, l’alcool ou les deux en même temps. Avant l’avènement de cette loi, les tests de dépistage de drogues étaient volontaires. Désormais, le refus d’un conducteur à se soumettre à un test de sobriété ou à un prélèvement de liquide organique sera considéré comme un crime avec les mêmes conséquences que le refus de l’alcootest. Les peines pour les fautifs sont augmentées. La défence créant un doute raisonnable en produisant des témoins qui ont vu l’accusé boire peu ou lentement ne sera plus admissible. Le test sera administré par des policiers spécialement formés et comprend 12 étapes dont la dernière est un prélèvement de liquide qui ne sera effectué que si la conclusion de la police est positive.

Pauvre Job!

Pauvre Job!

Il se promène, les poches vides, a l’affût de nourriture comme un chasseur est a l’affût du gibier. Sa situation est complexe ; comment peut-il l’améliorer?
Il a perdu son passeport depuis des années, sa carte d’assurance-sociale lui a été volée, il a perdu sa carte d’assurance-maladie, et il a vendu sa carte bleue d’hopital. Il a prêté sa passe d’autobus à quelqu’un qui ne lui a pas remis et il n’a jamais eu de permis de conduire. Quand il se sent rejeté par un endroit, il voyage sur le pouce, malgré les dangers de ce moyen de transport. Et il a des raisons valides de se sentir rejeté ici ou là. Il a des jugements contre lui au Québec, en Ontario et en Alberta. Il est « défaut mandat » à Winnipeg, Saskatoon, Laval, Halifax, Gander, Los Angeles CA, Portland MA et Burlington VT. Quand il est de passage à Montréal, il fait envoyer ses amendes à la Maison du Père. Il a eu des mauvaises expériences avec la police à Régina, Longueuil, Brantford, Hamilton et Ottawa. Il est recherché par certains éléments du crime organisé à Toronto et ailleurs. Un des mystères qui le suit comme une ombre est son nom : Job c’est un sobriquet. Il connaît son vrai nom mais ne le prononce jamais. Par contre, il a perdu la trace de sa date de naissance : pas facile d’avoir un certificat de naissance dans ces conditions… Il a peur des services sociaux et il se sent rejeté par le personnel hospitalier. Justement, le pansement qu’on lui a mis sur le genou devrait être changé mais il ne le changera probablement pas… Mais il y a pire : il ne veut pas prendre d’anti-psychotique. Il n’accepte pas l’avis que c’est indiqué pour lui. De toute façon, il ne pourrait pas entreposer une provision d’un mois (il se la ferait voler). Pour l’instant, il vit dans ce qui reste d’un bâtiment endommagé par un incendie qu’il partage avec d’autres vagabons malgré le moisissures, sans eau courante, mais avec au plus 100 Watts d’électricité piquée par un bricolage improvisé.
Il mange habituellement des rejets de magasins d’alimentation ou de restaurants.
Côté famille, il n’est pas chanceux : ses parents sont décédés, il est enfant unique. Job avait volé son oncle, de qui a déplu aux cousins. D’autres éléments de la parenté plus éloignée n’ont pas pu faire suivre leurs changements d’adresse : comme Job n’a pas d’adresse, il ne peut pas recevoir de courrier.
Sa scolarité a été interrompue par des échects et un désinterressement général. De toutes facons, peu de programmes conviennent a ceux qui, comme lui, n’ont pas terminé leur secondaire. Et la première étape avant l’admission, c’est de produire des doccuments qu’il n’a pas…
Son historique d’emploi n’est pas brillant. Il a déjà eu des emplois saisonniers sur des fermes mais les rejets qu’il reçoit depuis qu’il a perdu son numéro d’assurance sociale ont fini par le décourager.
Il paraît hirsute : pas rasé, vêtements délabrés, odeur fétide. Ses dents auraient besoin de réparations car la carie, ça ne s’arrange pas tout seul!
La saison qu’il redoute le plus, c’est l’hiver. Il garde espoir de se trouver un logement chauffé d’ici là. Mais cet espoir est-il fondé si il n’a pas de source de revenu? Il a une profonde méfiance des fonctionnaires et ne signera pas les formilaires qu’on lui présentera.
Concluons par un appel aux auteurs!
Ou Job devrait-il s’installer et quelles devraient être ses objectifs et ses priorités? Écrivez-nous au 2510 Sainte Hélène, Longueuil J4K 3V2 et si nous croyons que votre article le mérite, il sera publié dans le prochain IRIS.