lundi 13 octobre 2008

le père Jean de la prison de Bordeaux

Invitation à trois aumôniers de prison à prendre la parole à la nouvelle librairie Paulines au 2653 Masson (coin 2e avenue) le 9 octobre 2008.

Les 600 prévenus et les 600 détenus de la prison de Bordeaux comptent sur le Père Jean pour un acceuil inconditionnel et le respect de la dignité des humains qu’ils sont. Les aumôniers s’imposent aussi une ascèse de non-curiosité.
De quoi les prévenus ont-ils peur? Les prévenus en attente d’un procès ou en attente du prononcé de leur sentence vivent avec difficulté l’incertitude de leur situation. Ceux qui se retrouvent avec une sentence de deux ans moins un jour demandent parfois au juge d’excéder le seuil de 2 ans pour qu’ils se retrouvent dans une prison fédérale car ils y seront mieux logés et bénéficiront d’un meilleur encadrement. Les pénitentiers provinciaux ont peu de programmes pour contrer la racine des problèmes comme les drogues, la violence, l’abus d’alcool ou la frustration vécue en silence.
De quoi les détenus ont-ils peur? D’abord ils ont peur de sortir! Ils s’attendent à être froidement acceuillis quand ils sortiront sans argent, sans adresse, avec leur sac de papier contenant leurs effets personnels. Beaucoup d’entre eux ont peur de retomber dans l’enfer des drogues, une condition qui a précipité leur chute vers la prison. L’insécurité face à la remise en liberté prochaine ont poussé Yvon Robidoux et Michel Lessard au suicide. Un détenu de 66 ans faisait valoir qu’à sa sortie, il devait s’attendre à un petit chèque mensuel qui lui permettrait de louer un petit 1 ½ tout seul, loin de la vie de communauté qu’il s’était forgé à Bordeaux.
Dans une optique plus positive, une période d’emprisonnement peut être vécue comme une remise en question, ou une rencontre avec soi-même. Les prisons fournissent un encadrement mais malgré la présence de gardiens, les drogues et la violence sont présentes.
Il y a des prisonniers qui ne vivent pas derrière les murs d’une institution. En effet, il est de plus en plus courant d’imposer une sentence à êrte purgée dans son appartement, avec la permission de ne sortir une heure le dimanche plus une heure par semaine pour faire l’épicerie. N’y a-t-il pas alors un danger de déprime? On peut aussi dire qu’il y a plus de « prisonniers » à l’extérieur des murs parce que les contraintes des gangs criminels et la dépendance aux drogues font des milliers de victimes.
La famille dans son ensemble souffre de l’emprisonnement d’un membre car le prisonnier, c’est souvent une mère ou un père, une épouse ou un mari, un mentor ou le soutien d’une personne agée, etc.
Notre première perception de la criminalité s’arrête souvent à un rôle masculin; pourtant la criminalité féminine augmente très rapidement surtout chez les jeunes. Pour les loger toutess, les autorités carcérales prévoient doubles le nombre d’occupantes par cellule.
Un livre sur l’expérience du père Jean, « 38 ans derrière les barreaux » est disponible à la librairie Paulines.

samedi 4 octobre 2008

Conférence de Michael Kirby

Le 25 septembre 2008, à la salle de concert Oscar Peterson du campus Loyola de l’université Concordia, Michel Kerby, président de la commission de santé mentale du Canada, nous a parlé des priorités de la commission. La commission dispose d’une enveloppe de 110,000,000 $ pour 5 ans.
D’abord, des projets pilotes pour contrer l’itinérence seront établis à Moncton (NB), Montréal, Toronto, Winnipeg et Vancouver.
Aussi, des campagnes visant à contrer la stigmatisation en fournissant de l’information aux jeunes et aux professionnels de la santé seront bientôt élaborés. Les maladies mentales apparaissent souvent à l’adolescence; il est donc indiqué d’en parler aux jeunes à l’école afin qu’ils reconnaissent les symptomes de troubles auquels ils pourraient être confrontés.

Lors de la première réunion informelle de la commission sénatoriale dirrigée par Micheal Kerby, les membres ont partagé les impacts que les maladies mentales ont infligé à leur parenté. Un premier tour de table a pu établir que tous étaient touchés. Puis, ils ont constaté que c’était la première fois qu’ils en parlaient en dehors du cercle limité de leur famille.

Le coût associé aux maladies mentales et aux abus de substances est établi à 33,000,000,000 $ pour le Canada en 2002. En 2007, il est estimé à 33,000,000,000 $ pour l’Ontario seulement : les coûts croissent très rapidement!

Les organismes de soutien par les pairs comme Alternative-Centregens jouent un rôle important dans la vie de nombreux « consommateurs » à un coût modeste. Les « conseillers spirituels » -pas nécessairement des prêtres- vont être appelés à éclairer des choix et apporter le pardon des fautes.

Les enfants constituent la population la plus défavorisée dans le système de soins en santé mentale. 83% des enfants atteints ne cherchent pas d’aide. Les services spécialisés – à l’école ou dans la communauté – sont débordés.

Le respect de la confidentialité pose souvent un problème qui fait que la famille se sent écartée du processus de rétablissement. Le système de soins impose souvent des barrières au dix-huitième et au soixante-cinqièmes anniversaires, obligeant parfois même un changement de thérapeute. M. Kirby affirme aussi que le modèle médical (avec son accent sur les médecins et les hôpitaux) n’est pas nécessairement le meilleur pour ces maladies qui ont tellement de dimentions (comme la dynamique familiale, l’orientation occupationnelle, le soutien de la communauté, le réseau social, les problèmes juridiques, les choix budgetaires, la stigmatisation, etc.). Enfin, M. Kirby (qui a lui-même un doctorat) dénonce l’exigence courante d’un doctorat en psychologie pour être admis à pratiquer la psychologie au Québec.

Enfin, M. Kirby invite à la mobilisation de tous ceux qui sont touchés par la maladie mentale pour une grande marche ou une activité ----thon semblable qui aura lieu au printemps 2009. Les organismes communautaires seront avisés afin d'attirer le plus grand nombre de participants possible.