dimanche 26 juillet 2009

Traitement de la schizophrénie

Pendant que l'initiative de soins de santé du président Barak Obama est examinée par le Congrès américain, examinons comment on traite la schizophrénie dans les autres pays.
 Au Japon, les psychiatres agissent seuls (contrairement à la pratique québecoise qui inclut dans leur équipe des travailleurs, sociaux, psychologues,etc.). 
En France, les psychiatres ont tendance à prescrire plusieurs anti-psychotiques dont l'effet est additif à petites doses (pour un effet total standard).
 Au Pérou, les hôpitaux privés sont bien équipés mais trop chers pour la majorité des familles qui sont contraintes d'encadrer leurs malades du mieux qu'elles peuvent. En Angleterre et en Australie, le traitement inclut la thérapie, les médicaments, l'apprentissage d'habiletés sociales, l'aide à l'emploi et l'implication de la famille. En Europe de l'Est, on institutionnalise encore dans les asiles plutôt que de donner les outils qui permettront d'en sortir. 
En Irlande, on compte beaucoup sur les pairs aidants. L'Éthiopie n'a que 10 psychiatres pour une population de 27,000,000. Au Kenya, les patiens sont souvent enfermés dans des conditions inhumaines. Une loi de 2003 interdit l'emprisonnement des malades mentaux. L'Uganda a un service de santé mentale même dans les zones rurales. 
 En Iran, on cherche à éduquer lea familles. Souvent, dans les pays dont l'économie dépend beaucoup de fermes, le malade ne sera pas en chômage et il contribura à la famille dans la mesure de ses capacités. 
 Aux États-Unis, la qualité des soins varie beaucoup d'un État à l'autre et d'une intitution à l'autre. Les soins privés sont dispendieux. On essaie d'améliorer l'aide à l'emploi en tenant plus compte des préférences des employés.
 Au Burundi, qui a une population de 8,700,000 divisée entre Hutus et Tutsis,ou la guerre civile (1993) a fait 300,000 morts, Sylvestre Barancia est le seul psychiatre. Il prépare la relève en formant des infirmières.
 En Égypte ( population de 67,000,000), on compte 130,000 médecins dont 429 psychiatres (incluant les résidents en psychiatrie). Il n'y a que 9,000 lits en psychiatrie. Au Chili, dont la politique a été dominée par la révolution de 1973, la grande majorité des psychiatres travaillent pour le privé ou à contrat selon le système "managed care". Le système de psychiatrie public est donc limité et efficace et comprend des plans spéciaux pour des problèmes spécifiques pour l'alcoolisme, les drogues et les patients chroniques. Pour un rapport de stage coloré sur la psychiatrie au Viet-Nam, cliquez sur: http://sushi.uniterre.com/121349/22+au+27+f%C3%A9vrier+-+stage+en+psychiatrie.html 
 Au Maroc, les 350 psychiatres soignent une population de 31,000,000. On y compte 1900 lits psychiatriques et seulement 50 psychothérapeutes. Seulement 1 % du budget national de la santé est réservé à la santé mentale. Au Libéria, il n'y a qu'un seul psychiatre: le Dr. Benjamin Harris et il n'y a pas d'infirmier psychiatrique. Les 60 lits psychiatriques disponibles sont fournis par des ONG. Le pays se relève d'une guerre civile qui a duré 14 ans (de 1989 à 2003) et 85% de la population est en chômage.
 En République du Congo, qui a connu 10 ans de guerre civile, il n'y a qu'un seul psychiatre, le Dr. Missontsa. On y rapporte un problème grandissant de drogues qui viennent de RDC ( Congo Kinshasa).  
 Au Togo, il y a 2 psychiatres pour une population de 5,900,000 : Dr Dassa et Dr Gaba. 6 % de la population est atteinte du SIDA et le paludisme est la première cause de mortalité. La Chine y constuit un centre de palucologie à Lomé. La situation politique de la Cote d'Ivoire a longtemps été précaire. Le conflit qui dure au moins depuis 2002 s'est conclu par une signature de paix en mars 2007. Pendant le conflit, les infrastructures de santé ont été pillées , les travailleurs de la santé ont dû fuir à Abidjan et les soldats francais ont détruit au sol l'aviation de guerre ivoirienne. Du 5 au 12 septembre 2007, une grève a ue comme conséquence la suspension des soins. L'hospitalisation coûte généralement 11,000 FCA par jour. Au Luxembourg, le rapport Rosler et le plan stratégique 2007-2011 donnent l'élan pour l'élimination de la moitié des lita psychiatriques et la création de foyers spécialisés. À l'Île Maurice( population 1,200,000), le nouveau centre de soins à Brown Sequard peut acceuillir 250 patients et inclut des dortoirs pour le personnel. 500 patients habitent toujours dans l'ancien hôpital construit en 1879 . Au Sénégal, l'état cherche à traiter d'abord les maladies infectieuses dont le paludisme. Il y a très peu de ressources en psychiatrie, concentrées à Dakar. Il y a tout de même: -l'hôpital psychiatrique de Thiaroye : 75 lits pour les malades + 75 lits pour leur accompagnant, qui aide à palier à la pénurie de personnel et assure un lien familial. L'hôpital est fait de cases disposées en rond comme un village africain plus un bâtiment dégradé. L'activité de l'arbre à palabres est une discussion de groupe avec patients, accompagnateurs et soignants, tous sur un pied d'égalité. -le service psychiatrique de l'hôpital de Fann qui a une salle de consultation et une salle d'hospitalisation plus un service d'hôpital de jour pour les patients de moins de 15 ans. Au départ, la psychiatrie occidentale introduite au Sénégal ne voulait pas prendre en compte la dimension culturelle qui est très importante et le demeurera tant que la médecine moderne ne pourra pas expliquer pourquoi le patient est malade. Dans la culture traditionnelle, les maladies mentales sont dues aux sorciers, aux esprits (djinns) ou aux esprits ancestraux. Au cours de rencontres avec les guerisseurs, les psychiatres expliquent les possibilités de la médecine moderne en vue d'une collaboration. Par exemple, la fresque à l'entrée de l'hôpital de Thiaraoye représente une séance d'exorcisme pour ellustrer la place de la tradition. L'université Gaston Beger va monter une faculté de médecine qui serait dirrigée par le Professeur Momar. Le Dr Gueye aimerait y créer une spécialisation en psychiatrie. Les Sénégalais sont enthousiastes mais ont peu de moyens : on construira d'abord une bibliothèque, puis du logement pour les résidents (médecins qui apprennent une spécialité).